Une société saine repose sur la santé physique et mentale des hommes et femmes également. Mais pas toutes les sociétés se construisent de la même façon. Dans certains pays, la vie quotidienne confronte les gens à plus de violence que dans d’autres. Les causes peuvent être diverses : culture et valeurs, disparités de revenus, inégalités entre les sexes, etc.
L’OSCE (Organisation pour la Sécurité et la Coopération en Europe) a mené une enquête en 2018 dans les pays d’Europe de l’Est (Albanie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Macédoine du Nord et Serbie, Moldova et Ukraine) sur la violence contre les femmes. Plus de 15 000 femmes ont été interrogées. L’enquête indique une forte prévalence de la violence à l’égard des femmes, que ce soit à la maison ou à l’extérieur de la maison. Les formes de violence à l’égard des femmes comprennent la violence physique, sexuelle et psychologique.
Les résultats de l’enquête menée par l’OSCE sont les suivants :
70 % des femmes ont été victimes d’une forme quelconque de harcèlement sexuel, de harcèlement criminel, de violence conjugale ou non conjugale (y compris la violence psychologique, physique ou sexuelle) depuis l’âge de 15 ans.
45 % des femmes ont été victimes de harcèlement sexuel, y compris de harcèlement par Internet
23 % des femmes ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle de la part de leur partenaire intime
18 % des femmes ont été victimes de violence physique et/ou sexuelle de la part d’une personne qui n’est pas leur partenaire.
60 % des femmes qui vivent une relation ont été victimes de violence psychologique
Le graphique ci-dessus permet de comparer la Roumanie et d’autres pays d’Europe de l’Est sur deux aspects seulement : la violence entre partenaires intimes et la violence non conjugale. Le dérisoire 2% représentant la violence non conjugale est dus à l’absence de statistiques, ce qui fait également partie du problème en Roumanie. Dans une société où 60% de la population pense que la violence domestique est normale et même justifiée, dans certaines circonstances, et où les autorités et les forces de l’ordre considèrent encore la violence domestique comme une „affaire privée“, un simple changement législatif ne suffit pas à faire la différence.